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LE SOIXANTIÈME

ANNIVERSAIRE

DE LA LIBÉRATION

DE L'OFLAG VI A

 

6 avril 45

6 avril 2005

Un jour sous les hourras

Prit fin l'Oflag VI A

 

Pauvres officiers français

Vous y fûtes enfermés

Durant cinq ans trop longs

A cause de vos galons

 

Cinq années de souffrance

De patience et d'offense

Cinq ans de privation

De haine d'humiliation

 

Aujourd'hui dans ce camp

On célèbre le moment

Où les américains

Vous libérèrent enfin

 

Sur l'Oflag ce matin

Souffle ce vent mutin

Comme celui qui complice

Glaçait vos os jadis

 

Ses bourrasques chassent au loin

Les risques de chagrin

De ces larmes de pluies

Qui affligeaient vos nuits

 

Dans le ciel bleu de France

Le soleil désoffense

Les bâtisses vert de gris

Où s'étouffaient vos cris

 

Une calme agitation

Toute teintée d'émotion

Anime cette caserne

Où vos jours furent si ternes

 

Tout y est droit rangé

Comment ne pas songer

En longeant les allées

A vos jeunesses volées

 

Les fenêtres peintes en blanc

Egayent maladroitement

Les sombres bâtiments

Où butaient vos serments

 

Sur ces pavés grisâtres

Chacun marche sans débattre

Comme vous autres prisonniers

Qui peut-être les comptiez

 

Il manque les miradors

Où toujours et encore

Vos fiers vainqueurs d'un jour

Vous volaient vos amours

 

Il faut s'imaginer

La morne plaine bornée

Par ces fils barbelés

Qui vous faisaient hurler

 

Seuls les gerbes qu'on transporte

Et les drapeaux qui flottent

Sous le frais vent frondeur

Offrent un peu de couleur

 

Ce souffle imprévisible

Semble présence invisible

De vous tous disparus

Qui fûtes ici reclus

 

Car on fête aujourd'hui

La fin de votre ennui

Et celle d'une barbarie

A Soest en Westphalie

 

Et près de la photo

De Maurice Ventelot

Qui paya de sa vie

Son évasion d'ici

 

Les invités se mêlent

Tout autour de sa stèle

Cœurs allemands et français

Se liant d'amitié

 

Ils veulent y célébrer

Soixante années de paix

Tout comme leur volonté

De les faire perdurer

 

Fanfare hymnes et discours

S'efforcent tour à tour

De vous unir à nous

De nous unir à vous

 

Vos cinq années de chaînes

Ne resteront pas vaines

Si aux jeunes dans ce camp

On raconte vos tourments

 

Alors ils comprendront

Et puis se souviendront

Que les idées de haine

Ne sèment que des peines

 

Soest le 06/04/05

 

 

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