PAULO

À Françoise et José

et ceux qui l’aiment à jamais.

Quand je pense parfois à Paulo,

Je le revois à son volant,

A l’arrêt de Campo dell’Oro,

Attendant, tranquille, des clients ;

Il faisait bleu, il faisait chaud,

Il sortait de son bus brûlant,

On échangeait vite quelques mots

Sur notre village qu’il chérit tant.

Je le revois, dans son auto,

S’en allant visiter ses champs

Où l’attendaient ses moutons beaux

Ou un labeur moins reposant ;

Il faisait frais sous nos manteaux,

On parlait des caprices du temps,

De la façon de faire qu’il faut

Pour bien démaquiser vraiment.

Il ne se payait pas de mots,

S’exprimant toujours bon enfant,

Dans ses sourires aucun écho

Du mal qui lui causait tourment.

A sa manière, il fut héros

Pour endurer ses traitements ;

Ses rires nous manquent comme il manque trop

D’hommes qui, tels lui, vivent humblement.

10/02/09