MORTS APRÈS MORTS

Morts après morts,
Ma Corse s’enferre :
Des matamores
Savent trop y faire !

Quel est ton tort,
Oh ma pauvre terre ?
Mafias et forts
Veulent qu’on enterre !

Tu perds le nord
Et Dieu Le Père
N’est plus, dès lors,
Le vrai repère !

L’argent d’abord
Et les affaires
Valent plus encore
Qu’aimer ses frères !

On tue, alors,
Par mandataire,
Pour un trésor…
Ou une misère !

Sans un remord,
Son mercenaire
Dévisse des corps,
Sous sa visière !

Il met à mort,
Devant ses pairs ;
Comme il s’en sort,
On surenchère !

Prêtres et croque-morts,
À leur affaire,
Font leur folklore,
Demain, comme hier…

Veuves et consorts,
Au cimetière,
Veulent réconfort
Et pleurent, amers…

Chacun déplore
Ces faits divers :
On plaint leurs sorts,
Sans être sincères…

Dans ton décor
Qui sait tant plaire,
Silence est d’or :
Mieux vaut se taire !

Mais, nul n’ignore
Ceux qui prospèrent
Sans trop d’efforts,
Ni gros salaires !

Nuit, jeu, drogue, sport,
Sites balnéaires
Sont leurs rapports…
Et ton cancer !

Loin de tes ports,
On s’exaspère :
Compter les morts,
Ça désespère !

Que vivre au bord
De tes eaux claires
Ressemble, très fort,…
…À un enfer !

14/12/2012