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LE PLATEAU REPAS
DU BATEAU
À Marie Christine O.
Quand un bateau s’en va
Et que je reste à quai,
J’adore suivre son repas
De voitures embarquées.
Sagement les voilà
Qui attendent, bien rangées,
Car son ventre veut des plats
Très savamment classés.
C’est l’immense armada
Des petites en premier
Que mon Gargantua
Se propose d’avaler.
Puis il fait la razzia
Des limousines soignées,
Tandis que les plus gras
Doivent attendre résignés.
Quand vient l’heure des extras
Qui ravissent le gourmet,
Se présente le fatras
Des plus gros, désormais.
Camping-cars et, déjà,
Monospaces surchargés
Vont permettre au goujat
De s’être presque rassasié.
Les camions candidats,
Lentement remorqués,
Défilent, tels des divas,
En remontant le quai.
Après cet opéra
Prestement orchestré,
La grosse gueule du cobra
Va bientôt se fermer.
Comme dessert il prendra
Quelques rares attardés
Et, s’il n’est pas ingrat,
Des listes d’attentes comblées.
L’énorme plateau-repas
Maintenant déserté,
Bateau et moi on va…
Chacun de notre côté !
AMPAZA le 24/07/05
Et 02/03/11
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