POÈMES :

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MYRIAM DE MAGDALA

 

 

En ce matin de Pâques,

Où pars-tu Madeleine ?

Que portes-tu dans ton sac,

Pour soulager ta peine ?

Tu t’en vas, le cœur gros,

Voir Celui que tu aimes

Qu’enterrèrent, sans un mot,

Joseph et Nicodème.

 

Entourée d’autres Myriam,

Toi, tu n’as qu’une seule hâte :

Voir Son corps qui réclame

Grands soins et aromates.

Il est encore très tôt,

Le jour n’est pas levé,

Quand tu trouves, au tombeau,

La lourde pierre enlevée.

 

Tu repars en courant,

Incrédule et inquiète,

Prévenir Pierre et Jean

De cette action suspecte.

Tous trois, vite, revenez

Vers le tombeau ouvert,

Tout vous semble satané,

Dans ce monde à l’envers.

 

Tes amis, sans berlue,

Vont découvrir, par terre,

Toutes les bandes de tissus

Et, à part, le suaire.

Et ils comprennent, alors,

Ce que disent les livres saints :

Il a vaincu la mort,

Ils Le verront demain !

 

Mais toi, oh pauvre Myriam,

Tu demeures seule, en pleurs !

Son absence t’est un drame

Et un immense malheur !

Quand tu oses te pencher

Vers le sépulcre désert,

À la tête et aux pieds,

Deux anges, assis, t’espèrent.

 

- « Dis-nous pourquoi tu pleures,

Inconsolable Marie ?

- On a pris mon Seigneur !

Mais où donc l’ont-ils mis ? »

En prononçant cela,

Tout en te retournant,

Soudain tu aperçois

Celui que tu aimes tant !

 

Tu Le crois jardinier

Et L’interroge aussi

Mais tu Le reconnais

Quand Il te dit « Marie ! »

Tu deviens donc ainsi,

Des humains, la première

Qui revoit Jésus Christ,

Avant qu’Il quitte la terre.

 

Refusant que tu touches

Son corps ressuscité

Tu apprends, de Sa bouche,

Cette sublime vérité :

-« Moi Je monte vers Mon Père,

Il est aussi votre Père,

Moi Je monte vers Mon Dieu,

Il est aussi votre Dieu ! »

 

Toi qui sus comment faire

Pour aimer aussi fort

Jésus près de Son père

Mais, sans cesse, là encore,

Le restant de tes jours

Peut éclairer les nôtres

Car tu es, de l’Amour,

La meilleure des apôtres !

 

05/03/10

D’après l’évangile de St Jean :

19, 36-42 et 20, 1-18

 

Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Le Caravage (vers 1571-1610)
La Madeleine, vers 1594-1596, huile sur toile, 122,5 × 98,5 cm
Rome, galerie Doria Pamphilj

 

 

Guido da Pietro, dit Fra Angelico (1387-1455)
Noli me tangere 1440-1441   fresque, 180 x 146 cm
Florence, couvent San Marco

 

Anthony Frederick Augustus Sandys, (1829-1904 à Londres),

Marie Madeleine, 1858-60

 

 

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