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LE VAL DU PANICALE

 

Dans ma Corse natale

Le val du Panicale

Pour moi n'a pas d'égal

Car il y a vu naître

La chaîne de mes ancêtres

Que j'aimerai connaître

 

Cerné par de hauts monts

Ce si charmant vallon

Se cache dans son cocon

De chênes toujours verts

Que parsèment les tâches claires

D'oliviers centenaires

 

Quatre villages en duos

Azilone le plus haut

Et plus bas Forciolo

Font face à Ampaza

Où se situe mon toit

Et à Zigliara

 

Le Viure dont les eaux

Grossissent le Taravo

Sépare les hameaux

Cette rivière tranquille

Arrose de son fil

Quelques beaux champs fertiles

 

Blottis à mi-étage

Sur leurs zones de pacage

Ces quatre petits villages

Survécurent en silence

Sans suivre de transhumance

En autosuffisance

 

Ils étaient reliés

Par de jolis sentiers

Que certains ont fermé

Peut-être qu'un jour viendra

Où on les rouvrira

Pour notre plus grande joie

 

Les maisons furent construites

En pierre de granite

Que la carrière débite

Et leur allure austère

Porte le caractère

D'une histoire sans mystère

 

De leur passé si sec

Il reste quelques noms grecs

Et la trace d'un évêque

Mais les terres sans histoire

N'ont-elles pas le pouvoir

D'aimer nous émouvoir

 

Une église commune

Perdue depuis des lunes

Unissait leurs fortunes

Aujourd'hui quatre clochers

Nous invitent sans marcher

Et souvent sans broncher

 

Depuis la seconde guerre

Comme la Corse entière

Le val n'est plus prospère

L'arrivée des pieds noirs

N'a fait qu'un temps surseoir

Cette triste trajectoire

 

Les volets se sont clos

Et de nombreuses autos

Sont parties sans sanglots

A l'hiver revenu

Fermés à l'imprévu

Les toits ne fumèrent plus

 

Certains s'en sont allés

Encombrer des cités

Dans des banlieues mitées

D'Ajaccio ou Marseille

Où brille presque pareil

Un peu le même soleil

 

D'autres ont choisi la pluie

Et tristes se sont enfuis

Vers des cieux bien plus gris

Les années quatre vingt

Furent celles du déclin

Et souvent du dédain

 

Les ronces et le maquis

Les tristes incendies

Les ruines en indivis

Semblèrent signer la fin

De ce petit écrin

Si calme et si serein

 

Mais le neuf millénaire

Offrira à cette terre

Un avenir prospère

Les routes moins tourmentées

Et la proximité

De toutes commodités

 

Et puis le voisinage

De tant de belles plages

Feront de ces villages

Un petit havre de paix

Où même hors de l'été

On aimera habiter

 

13/03/05

 

 

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