POÈMES :

 

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J’AI PRIS VIE EN HIVER

 

 

J’ai pris vie en hiver,

Au tout début d’une guerre,

A la Saint Innocents,

Où se fêtent tant d’enfants

Tués par des soldats,

Appointés par un roi,

Pour que Jésus survive

Et, qu’un jour, je le suive.

 

 

J’ai pris vie en hiver,

De l’autre côté d’une mer,

Dans une cité rebelle*

Qui trône sur le Rhumel,

Très célèbre par ses ponts

Et puis qui porte le nom

De cet empereur qui

Se convertit aussi.

 

 

J’ai pris vie en hiver,

En plein milieu d’une terre

Qu’après tant de tueries,

On croyait notre patrie ;

Algérie de violences

Où, dans mon innocence,

Je ne ressentais pas

Les souffrances des casbahs.

 

J’ai pris vie en hiver,

Dans un monde à l’envers,

Abrité par le camp

Combattant les méchants

Qui osaient quémander

Un peu d’égalité

Auprès d’un occupant

Qui pensait autrement.

 

J’ai pris vie en hiver,

Juste aux portes du désert,

Tout près de fellaghas

Qui, dans leurs willayas,

Décidèrent de lutter,

Voulant faire triompher

Des idées, aujourd’hui,

Retombées dans l’oubli.

 

J’ai pris vie en hiver,

Au tout début d’une guerre

Qui, pendant sept ans longs,

L’âge dit de la raison,

Rejettera en France

La fin de mon enfance

Et celle des représailles…

Pour des jours de grisailles.

 

 

20/12/04  et  09/01/10

 

 

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Pont d'El Kantara de Constantine

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