Dans le tas d’bois,

Que j’ai chez moi,

Vivent, sans façons,

Trois hérissons.

Quand j’les ai vus,

J’ai tout d’suite su

Qu’on s’rait copains,

Plus loin qu’demain.

Je les aime bien ;

J’leur donne du pain

Et puis du lait,

Au p’tit déj’ner.

Ils m’le rendent bien,

Quand, chaque matin,

Ils pointent leur nez,

Sans s’hérisser.

Quand il fait chaud,

J’ouvre le jet d’eau !

Quand il fait froid,

J’bâche le tas d’bois !

Ca fait longtemps,

(Je prends mon temps),

Que je voudrais

Les prénommer.

Pour plus m’tromper,

J’ai donc bombé,

Sur leurs trois dos,

Un drôle de mot :

Un rond tout bleu,

C’est pour Hermès

Qui se paresse

Dans tous nos jeux ;

Un rond tout blanc,

C’est pour Eros,

Le plus beau gosse

Qui bise tout l’temps ;

Un rond tout rouge,

C’est pour Hercule

Qui, comme une mule,

Jamais ne bouge.

Sans faire exprès,

J’leur ai collé

L’drapeau français

Mais ça me plait !

Car ces couleurs

Sentent bon l’odeur

De liberté

D’mes préférés.

                       MES HÉRISSONS

Mes trois hérissons ont soif.

Mes trois hérissons en promenade.

Mes trois hérissons bébés.

Mes trois hérissons à table.

                        02/02/05